La dorsale pacifique fonctionne intensément: au nord de l'île de Pâques, l'injection de lave conduit à un renouvellement du plancher océanique au rythme de 18 cm par an. La sédimentation est généralement limitée, et l'épaisseur des dépôts croît de la dorsale vers les bordures (de 100 à 1 000 m environ).
Le Pacifique est l'endroit rêvé pour les tsunamis, car l'écorce terrestre y est très active. À l'endroit où les plaques tectoniques se rencontrent, le plancher océanique glisse sous le plateau continental, plus léger et plus flexible.
Au point de rencontre, une tension s'installe qui peut se relâcher de façon très soudaine. Résultat : des tremblements de terre
Géologiquement parlant, trois zones du Pacifique sont particulièrement actives : la fosse océanique Chili-Pérou au sud, la fosse Alaska-Îles-Aléoutiennes au nord, et la fosse Kamchatka-Kourile-Japon à l'ouest. Année après année, ces trois zones sont les principales sources de tsunamis.
Le Pacifique détient le "record" des profondeurs moyenne (3 957 m) et absolue (11 033 m), et se caractérise par l'existence de nombreuses fosses océaniques. Son bassin contient 52,9 % du volume de l'océan mondial.
Prévention :
Ils existent sur les côtes bordant le Pacifique des zones extrêmement menacées par le danger que représentent les tsunamis. La prévention des populations vivant dans ces régions à risques passent tout d'abord par une sensibilisation qui permet aux habitants de prendre conscience des risques qu'ils courent. Par ailleurs, les centres tels que le Pacific Tsunami Warning Center envoient des informations aux autorités locales pour évacuer la population menacée en cas de risque majeur. On peut ainsi éviter qu'il y ait des pertes humaines après le passage du tsunami.
1. La sensibilisation effectuée auprès des habitants
Les tsunamis deviennent de plus en plus fréquents et leurs conséquences sont de plus en plus importantes. On considère que les tsunamis causent en moyenne la mort de 3000 personnes par an. En 1998, les pertes se sont élevées à 193 millions de dollars, ce qui n'est pas forcément exceptionnel comparé aux chiffres précédents.
L'action internationale qui s'est mobilisée ces dernières années, n'a évidemment pas pour objectif d'agir sur les tsunamis eux-mêmes. Par contre, les études les plus récentes ont démontré que bien des vies et bien des dommages pouvaient être épargnés par la mise en place d'une politique de prévention.
Cette politique de prévention comprend la mise en place de systèmes d'alerte et de prédiction des catastrophes, ainsi que des programmes d'information et d'éducation des populations côtières.
C'est à ce niveau que les aquariums, musées et centres de sciences ont un rôle important à jouer. Le Pacific Tsunami Museum est de ce point de vue exemplaire de ce qui pourrait être fait. Par une approche combinant l'histoire, les sciences et l'éducation, et en ciblant tout particulièrement les enfants, le Pacific Tsunami Museum participe à l'élaboration d'une véritable culture de la prévention à Hawai, durement touché par des tsunamis en 1946 et 1960.
Il est malgré tout difficile d'adopter une démarche aussi aboutie. Les participants à la sensibilisation de la population ont cependant identifié un certain nombre d'actions qui pourraient être entreprises :
- Sensibiliser le public aux risques liés aux catastrophes naturelles, et participer à son éducation pour qu'il adopte les bons comportements quand une catastrophe survient. Cela peut être fait par l'intégration de cette thématique dans leurs expositions permanentes, par la production d'expositions temporaires ou itinérantes sur ces sujets.
- Jouer un rôle de médiateur pour rendre accessible les résultats des travaux scientifiques sur les catastrophes naturelles, et les diffuser auprès du plus grand nombre : public, mais aussi décideurs et responsables politiques. Les médias envisagés sont des documents éducatifs, publications, Internet.
- Mettre en place de nombreux panneaux d'interpellation concernant les risques liés aux tsunamis.
- Fournir des brochures explicatives aux populations menacées expliquant la démarche à suivre en cas de tsunami.
2. L'évacuation des populations en cas de risques.
Une fois que les scientifiques du Pacific Tsunami Warning System ont jugés que le tsunami pouvait constitué une menace pour les habitants d'une zone à risque, ceux-ci contactent immédiatement les autorités locales pour appliquer le plus vite possible le plan d'évacuation prévu en cas de tsunami. Un système de communication indépendant relaie l'information à travers tout le Pacifique. Au total, 25 pays, dont le Canada, sont branchés sur le Pacific Tsunami Warning Network.
Dix minutes avant l'arrivée probable des vagues, les géophysiciens prennent contact avec la station de mesure de l'endroit et surveillent le niveau de la mer, guettant un possible changement. Si le niveau de l'eau s'élève ou chute rapidement, on peut alors supposer qu'un tsunami important vient d'atteindre le détecteur de marée.
Dès que les autorités sont alertées, elles déclenchent un système de sonneries d'alerte situées tout le long de la zone à risque. La population comprend alors qu'un tsunami les menace et qu'ils n'ont que peu de temps pour évacuer les lieux. Il existe des routes spéciales à utiliser en cas d'urgence pour permettre aux personnes menacées de se rabattre vers l'intérieur des terres. Cependant, les habitants ne doivent pas utiliser leurs véhicules personnels pour éviter des embouteillages en raison de la panique. Les autorités locales mettent à leur disposition des transports communs tels que les bus pour évacuer la zone le plus vite possible. Ce genre d'intervention coûte extrêmement cher et le coût de l'opération est de l'ordre de plusieurs millions de dollars à chaque fois. C'est une des raisons, avec le désagrément des habitants, pour lesquelles les scientifiques n'ont pas le droit à l'erreur.
Exemple d'une évacuation à Hawaï : Deux tremblements de terre ont eu lieu respectivement en 1986 et en 1994 à Hawaï. Les scientifiques contactèrent les autorités locales qui déclenchèrent le plan d'évacuation. Un message se mit alors à défiler sur les écrans de télévision. Quand les sirènes se mirent à hurler, ce fut le temps de procéder à l'évacuation du littoral. C'est ce qui est arrivé, lors des alertes au tsunami de 1986 et de 1994 . La facture s'est élevée à 60 millions de dollars américains en pertes de revenus et en mouvements de population. Toutefois, dans les deux cas, les tsunamis étaient minuscules (respectivement 50 et 20 cm de hauteur) et les mesures d'évacuation avaient été superflues...
Si nous sommes aujourd'hui arrivés à diminuer le nombre de morts dus à un tsunami chaque année, il n'en demeure pas moins une grande menace ayant une puissance destructrice pour l'homme . C'est pour cette raison que les scientifiques doivent continuer leurs recherches pour essayer d'améliorer la prévention des populations. Il en va de même pour n'importe quelle autre catastrophe naturelle ou technologique. Cependant, la nature restera toujours supérieur à l'homme quels que soient les moyens mis en oeuvre...
Les grands tsunamis de l'Histoire 1703 - Japon
Le tsunami le plus meurtrier de l'Histoire a eu lieu en 1703, à Awa, au Japon. La vague aurait fait 100 000 victimes. 1883 - Krakatoa
Les 26 et 27 août 1883, l'Île de Krakatoa est détruit par de spectaculaires explosions sous-marines. L'explosion du volcan projette des cendres à 80 km de hauteur et est entendue jusqu'en Australie, à 4 000 km de là. Les Îles voisines furent ensevelies sous 60 mètres de cendres et de débris volcaniques. L'effondrement du volcan déclenche une série de tsunamis. La vague la plus haute, qui atteint 35 mètres, dévaste près de 300 villes et villages côtiers de Java et Sumatra, faisant 36 000 morts. 1946 - Hawaii
Le 1er avril 1946, un violent tremblement de terre est enregistré près de Dutch Harbor, dans les Iles Aléoutiennes. Un important tsunami traverse l'océan Pacifique et frappe Hawaii. Honolulu et la baie d'Hilo sont les zones les plus touchées. À Hilo, on compte 95 morts, après qu'un mur d'eau de 10 mètres se soit abattu sur la ville. Le tsunami balayera aussi la côte ouest américaine, mais sans provoquer beaucoup de dommages. 1960 - Chili, Hawaii, Japon et Philippines
Le 22 mai 1960, un séisme de 8,3 à l'échelle de Richter se produit près de la côte chilienne. Un tsunami détruit ou endommage toutes les localités côtières sur une distance de 900 km, faisant 2 000 victimes au Chili. Poursuivant son chemin, la vague voyage 10 000 km jusqu'à Hawaii. À Hilo, le tsunami fait alors 61 morts. Vingt-deux heures plus tard, après avoir encore franchi 5 000 km, des vagues hautes de 6 à 10 mètres font plus d'une centaine de victimes au Japon et aux Philippines.